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commission européenne - Page 5

  • Biodiversité. En France, le loup tient la grande forme. Et l'ours pyrénéen ?

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    Ours pyrénéen, Photo DR

    Le loup qui s'est réintroduit naturellement en France via les Alpes franco-italiennes, vient de faire une apparition très remarquée dans le Gers. Mais que deviennent nos amis les ours, pendant ce temps-là ? Pas de retour naturel possible pour les plantigrades, dont la réintroduction s'avère bien plus difficile, si l'on en croit les dernières nouvelles.

    La Farnce mise en demeure par la Commission européenne

    Selon l'Europe, notre pays manque à ses devoirs de protection  et de conservation de l'espèce. La Commission européenne a envoyé à la France une lettre de mise en demeure pour avoir manqué à ses obligations de protection de l'ours brun dans les Pyrénées, ont annoncé jeudi 14 décembre les associations de défense du plantigrade, dans un communiqué à l'AFP. Il s'agit de la première étape d'une procédure qui pourrait aller jusqu'à la saisine de la Cour de justice de l'Union européenne, selon les associations Ferus, FIEP Groupe Ours Pyrénées, Pays de l'Ours-Adet et Sepanso Pyrénées-Atlantiques. D'après elles, ces obligations sont contenues dans la directive européenne dite Habitats Faune Flore.

    La France n'a plus de plan de restauration de l'ours depuis 2009

    Lprotection,animal,espèce protégée,collectif ourse,ours,plantigrade,réintroduction,pyrénées,europe,conflit,commission européenne,alain reynes,pays de l'adetes ours, qui vivaient autrefois en grand nombre dans le massif pyrénéen, n'y sont plus qu'une vingtaine. Huit ours slovènes ont été introduits dans les Pyrénées depuis 1996. Mais la France n'a plus de plan de restauration depuis celui qui a pris fin en 2009. "L'Europe reproche à la France le manque de protection de l'espèce et son état de conservation défavorable", écrivent les associations Ferus, qui ont déposé plainte auprès de la Commission européenne pour "non conservation de l'ours". Elles ont été informées fin novembre par celle-ci de l'envoi d'une lettre de mise en demeure à l'Etat français dans le cadre de la procédure dite "d'infraction" a déclaré à l'AFP Alain Reynes, de Pays de l'Ours-Adet (photo ci-dessus). Cette procédure est utilisée par l'Europe contre les Etats qui manquent à leurs obligations dans l'Union.

    Deux mois pour répondre à la Commission européenne

    La France a désormais deux mois pour répondre à la Commission et "prendre des engagements sur les actions qu'elle entend entreprendre pour se mettre en conformité avec le droit européen", a-t-il ajouté. "Si rien n'est fait, la Commission européenne pourra alors prendre un avis motivé" sur ces manquements avant de "saisir la Cour de justice européenne".

    Quatre oursons sont pourtant nés en 2011 dans les Pyrénées. Trois d'entre eux ont survécu. Dans le cadre d'un concours en ligne ouvert pour trouver un nom de baptême aux bébés ours, le site paysdel'ours.com a mis ligne des vidéos qui les filment. Ils ont pour papa Pyros et pour maman Hvala. Pyros, le mâle dominant des Pyrénées centrales, est le plus grand, mais aussi le plus âgé des ours de la région. Il a environ 24 ans. Il a été lâché à Melles (31) en provenance de Slovénie le 2 mai 1997. Hvala, la mère, est une ourse d'environ 13 ans, lâchée à Arbas (31) le 17 mai 2006, au beau milieu d'un grand tapage médiatique. Elle déjà eu des oursons, Pollen et Bambou, deux femelles nées en 2007, puis Nheu et Noisette, nées en 2009.

    Trois naissances, c'est bien, mais trop peu pour pérenniser l'espèce. Et l'ours continue de diviser profondément le massif des Pyrénées entre les défenseurs de la biodiversité et ceux, à commencer par les éleveurs de brebis, pour lesquels la présence de l'animal, toujours susceptible de s'attaquer aux troupeaux, est incompatible avec le développement de l'économie locale. Pour l'Europe et les association de défense de l'ours, la protection de l'espèce est victime de cette division.

    Et nos trois oursons, quels noms les internautes leur ont-ils donnés, finalement ?

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Pesticides. Le Foll pour l'interdiction du Cruiser

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    Abeille butinant des fleurs. Photo archives Sud Ouest / Xavier Léoty

    La nouvelle va ravir les écolos, soulager les apiculteurs et redonner du coeur à l'ouvrage à nos copines les abeilles, en plein butinage : le nouveau ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'est prononcé ce vendredi pour l'interdiction du pesticide Cruiser, du groupe suisse Syngenta, utilisé pour le colza et suspecté d'être néfaste pour les abeilles. Avec à la clé l'interdiction effective de ce produit d'ici quelques semaines.

    Une interdiction qui réconcilierait l'agriculture et l'écologie ?

    L'affaire est emblématique. Le nouveau ministère de l'Agriculture était, bien sûr, attendu au tournant par les écologistes sur le pesticide Cruiser, comme il le sera sur les OGM, sur l'eau, les nitrates, etc. La décision qu'il vient de prendre est de bon augure pour l'avenir d'une action gouvernementale qui ne semble pas plus vouloir céder aux lobbies industriels que poursuivre la vieille logique d'opposition des intérêts des agriculteurs à ceux de l'écologie, néfaste au final à la biodiversité comme à la santé des consommateurs.

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    Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture.  Photo AFP

    Le retrait de "l'approbation de mise sur le marché" du Cruiser

    "J'ai averti le groupe qui commercialise le Cruiser que j'envisageais de retirer l'approbation de mise sur le marché", a en effet déclaré le 1er juin à l'AFP Stéphane Le Foll, après avoir reçu un rapport de l'Anses (agence sanitaire de l'environnement et de l'alimentation) qui démontre l'impact de ce produit sur la mortalité des abeilles. Demandé fin mars par le précédent ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire après la publication dans la revue Science, d'une étude française attestant d'effets nuisibles du thiametoxam (insecticide qui entre dans la compositiondu Cruiser) sur les abeilles, l'avis de l'Anses devait permettre une réévaluation du pesticide. Stéphane Le Foll estime donc que l'avis de l'Anses "apporte des éléments nouveaux et montre clairement l'effet néfaste de ce produit sur la mortalité des abeilles. Le ministre de l'Agriculture veut "tenir compte de ce qui a été dit", et saisir en outre la Commission européenne et l'Autorité européenne pour la sécurité alimentaire (Efsa) sur ce sujet.

    Poursuivre les recherches

    Dans son avis, l'Anses souligne que l'"approche originale" des chercheurs, qui ont conduit "une étude comportementale des abeilles butineuses exposées à une substance phytopharmaceutique", met en évidence "un effet néfaste d'une dose sublétale de thiamethoxam sur le retour à la ruche des abeilles butineuses". Elle admet que "dans les conditions de pratiques agricoles actuelles", l'exposition des abeilles au thiamethoxam via les résidus de nectar de colza "est inférieure à la dose utilisée dans l'expérience", mais estime qu'une exposition à cette dose "ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières". Elle relève aussi que d'autres études "ont récemment mis en évidence certains effets néfastes de l'exposition à des doses sublétales de néonicotinoïdes sur l'état de santé des colonies de bourdons et d'abeilles".  "En lien avec l'Efsa", l'Anses recommande donc de poursuivre les travaux de recherche.

    Vers une réévaluation européenne des produits phytopharmaceutiques

    Outre la répercussion immédiate des conclusions de son rapport sur le Cruiser, l'Anses, dans son avis, appelle également à une "évolution de la réglementation européenne" qui permettrait, lors de l'évaluation des produits phytopharmaceutiques, d'intégrer les résultats des expérimentations prenant en compte "les effets sublétaux d'une exposition aux néonicotinoïdes". Ce qui permettrait à l'avenir d'intégrer aux autorisations  la prise en compte de la dangerosité des produits phytosanitaires. De plus, l'Anses demande aussi d'"engager une réévaluation au niveau européen des substances actives néonicotinoïdes (thiamethoxam, clothianidine...) sur la base des données scientifiques nouvelles issues des études récentes". C'est un point qui mérite d'être souligné : il y a convergence avec le niveau européen. La Commission européenne a déjà demandé de son côté à l'Efsa de comparer l'exposition réelle des abeilles aux néonicotinoïdes – résultant de leur utilisation en tant que produits phytopharmaceutiques dans l’UE – avec les niveaux d'exposition utilisés dans la recherche. L’Autorité a en outre été invitée à déterminer si les résultats pourraient être appliqués à d’autres néonicotinoïdes utilisés pour le traitement des semences.  Les études sont en cours.

    Derrière tout ça, l'idée est aussi de prendre enfin en compte les conséquences sur la santé de l'accumulation de petites doses de produits dangereux, même si les petites doses en question ne sont pas mortelles à l'unité.  De la santé des abeilles à celles des humains, il n'y a qu'un pas : l'Agence sanitaire semble donner aujourd'hui un début de réponse aux attentes des écologistes, qui demandent depuis longtemps qu'on examine les conséquences sur notre santé des cocktails des pesticides présents dans les aliments, joints au bisphénol, pthalates et autres, présents dans de nombreux produits courants de la vie quotidienne.

    Le groupe suisse Syngenta dispose maintenant d'un délai de 15 jours pour faire part de ses observations. Quant à nos petites ouvrières, maillots jaunes de la biodiversité  et leurs copains les bourdons, ils peuvent enfin espérer pouvoir bientôt butiner et bourdonner en paix.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Le thiametoxam est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, qui constitue une des trois substances actives du Cruiser OSR, utilisé pour le traitement du colza.

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